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Appartenant à une minorité, vous aurez 20x plus de chance d'être contrôlé par la police.

11 avril 2018 à 13h53

URBAN HIT
Crédit : HADJ/SIPA

Des chiffres disponibles dans le dernier rapport annuel d'activité du Défenseur des droits.

Au cours de 5 dernières années, environ 4 jeunes sur 10 sont contrôlés. Sur ces 4 jeunes, nombreux sont ceux qui sont vus par les forces de l'ordre comme étant noir ou maghrébin. Mais pourquoi ? Interrogé à ce sujet, le sociologue Jacques Toubon explique que ces jeunes entretiennent « des relations plus dégradées avec les forces de l’ordre et font état de tutoiements, d’insultes, ou de brutalités subis lors du dernier contrôle. La probabilité que ces contrôles d’identité ne se passent pas bien est surtout liée à leur répétition. Ces personnes sont contrôlées de nombreuses fois ». De plus, les contrôles ont souvent lieu dans des zones dîtes défavorisées, et cela risque « d’augmenter les probabilités de contrôles de minorités. Enfin, une partie du sur-contrôle peut s’expliquer par des « comportements délinquants ».

Résultat, la sur-répétition des contrôles commence à agacer certains jeunes. Selon maître Slim Ben Achour, avocat luttant contre les discriminations, « on n’est même plus au stade de la méfiance des jeunes à l’égard de la police, on est à celui de la défiance, voire de la haine ». En effet, ces jeunes estiment qu'ils sont pris pour cible un peu trop souvent et assurent que généralement, ils n'ont absolument rien fait.