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Paris: grève sous tensions chez les employés de O'Tacos.

11 février 2018 à 10h00

URBAN HIT
Crédit : Le Parisien/C.B

Les employés d'un O'Tacos parisien dénoncent les conditions dans lesquelles ils sont obligés de travailler.

D'un commun accord, les employés de ce restaurant O'Tacos, situé sur le boulevard de Clichy, ont décidé de faire grève afin de dénoncer les méthodes douteuses, du patron du restaurant. En effet, selon ces employés, ils travaillent dans des conditions "indignes" de la grande restauration. « Le mépris et l’exploitation, ça suffit ! » « On n’est pas des esclaves », criaient d'ailleurs les manifestants vendredi soir dernier, bravant par la même occasion le froid et la neige. En effet, comme l'explique le Parisien, entre périodes d’essai de plusieurs semaines, non rémunérées, fiches de paie trafiquées, salaires versés au gré des humeurs du gérant, harcèlement sexuel dénoncé par deux jeunes employées, salariés frappés et menacés par le patron, cuisiniers contraints d’effectuer entre 48 heures et 50 heures de travail hebdomadaire, salariée mineure employée la nuit et absence totale de congés payés, la liste des galères et longues et semblent d'ailleurs ne jamais se terminer.

Marouane B., propriétaire du restaurant a quant à lui, voulu se la jouer discret, appelant tout de même ses employés un à un afin de les raisonner. Cependant, les choses s'envenimment rapidement et celui-ci assure qu'il ne paye pas ses employés car ils sont "des voleurs". En déplacement à Poitiers, il explique ne pas pouvoir être présent. Sa femme en revanche, elle, est bien là. D'ailleurs, celle-ci est tellement énervée qu'elle se met même à frapper une manifestante, obligeant de fait la police à intervenir.

Délégué Sud, Hichem Ktouche ne comprend pas comment les choses ont pu en arriver là. « Il a annoncé qu’il ne verserait aucun salaire ce mois-ci, car il prétend qu’il y aurait eu des vols en caisse, explique-t-il ainsi. Des méthodes dont il est coutumier : et lorsque les salariés se plaignent avec insistance, il leur retire un peu d’espèces avec sa carte bleue pour les calmer. Cette fois, il a reçu une convocation en bonne et due forme pour le 13 février devant l’inspection du travail, et nous allons aller aux prud’hommes. Personne ici n’a la moindre envie de rester dans l’entreprise, mais, unanimement, ils comptent obtenir réparation financière… Certains n’ont pas été payés depuis des semaines ».