Le Sénat a rendu son verdict pour le congé menstruel

Une décision très attendue vient de tomber : le Sénat français a rejeté la proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel pour les femmes aux prises avec des douleurs liées aux règles. Cette mesure, qui avait pour objectif d'offrir deux jours de repos sans délai de carence et sur présentation d'un certificat médical valable un an, n'a pas trouvé de majorité parmi les sénateurs.

La proposition, portée par le groupe socialiste et défendue par la sénatrice Hélène Conway-Mouret, a été refusée par un vote de 206 contre 117. Les partisans de cette loi espéraient permettre aux femmes souffrant de dysménorrhée et d'endométriose de bénéficier d'un répit nécessaire, s'inspirant de l'exemple de l'Espagne qui a déjà adopté une telle mesure.

Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne, a exprimé sa déception face à ce rejet. Elle considère que le Sénat a manqué une occasion d'évoluer avec la société. Les arguments contre le projet de loi ont mis en avant les risques de discrimination à l'embauche, d'intrusion dans l'intimité des femmes et d'un coût potentiellement élevé pour la Sécurité sociale. Des craintes qui ont pesé lourd dans la balance et conduit à l'abandon de l'initiative.

Cette décision soulève des questions sur la prise en compte des problématiques spécifiques aux femmes dans le monde du travail et sur les moyens de concilier santé et emploi. Le débat sur le congé menstruel est donc loin d'être clos, et il est probable que le sujet revienne sur le devant de la scène à l'avenir, tant la demande sociale et le besoin d'équité semblent pressants.